Une fois encore il remontait la pente. Ses jambes étaient lourdes plus lourdes qu'elles ne l'étaient par le passé, moins lourdes sans doute qu'elle ne le seraient à l'avenir. Heureusement une pensée le traversa soudain avec l'aide du vent qui se levait, une pensée qui lui rendit sa légèreté d'âme. Le jour viendrait, inéluctable, où plus léger que l'air il s'envolerait enveloppé dans un ballet de feuilles mortes. Ses bras en croix il caresserait le feuillage de la cime des arbres sous l'oeil étonné des oiseaux dérangés dans leur joyeux bavardage. Quelques secondes encore le temps de survoler les tuiles roses de l'ousta vieil, la maison familiale, le jardin à l'abandon de ses amours adolescentes et le corps tendu comme une flèche, il irait, droit devant, vers le manteau de nuages qui s'ouvrirait sur son passage avant de doucement se refermer.

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