Je suis toujours en voyage, partout et nulle part, dans ma chambre, dans mon jardin, je vais et je viens. Un soleil par çi, un soleil par là et la lune entre deux chants du coq, les nuages passent par dessus ma tête, des gris, des blancs et des noirs, et un petit dernier, perdu dans le bleu azur, qui fait bande à part. Océan et mer confondus me racontent des histoires, à ne pas y croire, à rêver, à rire, parfois à pleurer des histoires de noyés, de grandes profondeurs, d'amoureuses sirènes, de continents disparus.

Eh vous, cela ne sert à rien de hausser les épaules, de hocher la tête en essayant, vainement, de prendre un air intelligent, passez votre chemin et laissez moi voyager en paix, ceci jusqu'au jour où la pluie cessera de tomber et mes soleils de briller et à cela les colères de l'océan et du ciel mariés ne pourront rien changer.

Pour l'heure je continue de jardiner.

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