Tu te dis que tout ça est passé qu’il faut en finir avec le passif, tirer un trait et rester en retrait, prend le meilleur de ton père, tu fais ton manuscrit avec ses textes,votre manuscrit . L’idée première étant de publier que sa poésie, la préface était prête « A mes enfants et petits enfants », le livre existera autrement…tchao et basta. Tu les as aimé pourtant les enfants de ton père. Fille unique jusqu’à 16 ans ne t’a pas empêché de te réjouir de cette famille grandissante. La vie a des retournements soudain qui te chavirent le cœur à t’en faire vomir. Ton père n’est pas le leur et leur père n’est pas le tien. Ton papa était plus jeune, plus artiste, ne fréquentait pas le même milieu, il était bohème et tu aimais ça. Il en est ainsi dans toutes les familles, chaque enfant à une vision différente de son père et de sa mère comme si chacun prenait la partie de son parent qui l’intéresse, ou bien qui le dérange, un balancement entre le traumatisme et l’admiration, le « je t’aime moi non plus », le cœur balance et parfois il chavire. Tu relis les lettres de ton père à sa sœur, il parlait de sa mère joliment - j’aime maman, non pas simplement parce qu’elle est ma mère mais surtout pour la femme qu’elle est- Tu trouveras cette déclaration d’amour magnifique.

Lettre : A Son frère Jean, Terre d’Oc

suite

Retour à l'accueil