J'ai attendu très longtemps, de saison en saison, très longtemps, des rides ont sillonné mon front. J'avais acheté des draps de lin et des étoffes pour toi. Les jours ont passé et un après midi où la pluie tombait avec douceur, je les ai rangés dans la haute armoire à linge qui sentait la naphtaline et où pendait mon habit noir qui n'avait jamais servi. Dans la pièce d'a côté quelqu'un que je ne connaissais pas jouait du piano et moi qui ne connait pas grand chose à la musique si ce n'est celle des mots, j'écoutais frémissant.

C'était une valse. Je ne te voyais pas, mais je savais que tu étais là, dissimulée derrière ta transparence, alors j'ai saisi l'invisible et ta main dans laquelle était posé un mouchoir en dentelle. Je t'ai invitée à entrer dans la danse comme on le faisait jadis. Nous avons tourné, tourné plus vite que la terre autour du soleil, nous avons tourné dans une farandole d'étoiles, tourné, tourné, emporté dans le tourbillon de la Valse de l'Empereur.

Je crois que nous ne sommes jamais revenus

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